Auschwitz I

En avril 1940, le Reichsführer-SS Heinrich Himmler décide d’installer un camp de concentration dans une caserne polonaise à Auschwitz. Au départ, le camp sert à incarcérer des résistants polonais. Souhaitant exploiter cette main-d’oeuvre, Himmler crée, fin 1940, le fameux Interessengebiet, un domaine agricole de 40 km2 au sud d’Auschwitz.

Lorsqu’en 1941, IG Farben décide d’y construire une usine de caoutchouc synthétique, le groupe chimique et la SS concluent un accord. IG Farben peut « utiliser » des détenus et, en échange, la SS reçoit des moyens pour étendre le camp initial (Auschwitz I) et en construire un nouveau pouvant rassembler 125 000 personnes. Le petit village de Brzezinka – en allemand Birkenau – doit disparaître pour faire place à ce nouveau camp. Dans un premier temps, des prisonniers de guerre russes sont amenés à Auschwitz II-Birkenau pour y servir d’esclaves.
 
 

Vivre et travailler dans le camp

Dans le camp, la vie se déroule en communauté, la vie privée étant une notion inconnue dans le système concentrationnaire allemand. Le travail est censé être le principal instrument de la « rééducation » et de la « formation » des détenus. À Auschwitz, surtout dans la phase initiale, l’essentiel du travail exigé est souvent inutile. Les détenus sont contraints d’effectuer un labeur qui est souvent audessus de leurs forces, tout en étant constamment harcelés. Ils creusent des fosses d’écoulement des eaux et des fondations de bâtiments. Ils tirent aussi de lourds rouleaux de terrassement. Le travail est accompli sans le moindre équipement adapté ou autre vêtement de protection.
 

Le tourisme

Durant la seule année 2018, plus de deux millions de personnes ont visité le Musée d’Auschwitz-Birkenau. Le fameux slogan – « Arbeit macht Frei » ou « Le travail rend libre » – au-dessus du portail du camp semble marquer l’entrée en Enfer, mais en réalité, après les extensions du camp, cette porte emblématique est devenue intérieure. Le véritable point d’accès au camp était l’actuelle clôture du parking. À l’issue de la visite guidée, la quasi-totalité des visiteurs remontent dans leur voiture ou leur autocar et s’en vont. Rares sont ceux qui visitent la ville d’Oświęcim. Le Musée d’Auschwitz-Birkenau est désormais repris parmi les « attractions touristiques » de la région de Cracovie.